Son moulin...sa fierté

Ambre contemplait son moulin qu'elle ne pouvait encore exploiter.
Son champs de blé n'était pas encore prêt pour la récolte.
Elle savait qu'avec sa farine, elle pourrait la vendre à sa zumelle pour qu'elle puisse leur faire du bon pain.
Chou lui avait promis de venir l'aider, et elle en était ravie.
Elle avait hâte de voir la roue tourner et écraser les grains de blé.

Il fallait pour cela qu'elle patiente encore un peu.

La tartine beurrée à la main, elle arriva devant le moulin.
Chou lui avait déposé des sacs de blé la veille.
Il avait dû comprendre quelle hâte elle avait de voir la roue tourner.

Elle déposa le blé dans la trémie (bâti en bois supporte une réserve de grain de forme pyramidale renversée), et regarda les grains s'écouler de la trémie dans un conduit, l'auget,et ensuite écrasés entre les deux meules (enfermées dans un coffre en bois formé de deux parties nommées archures.)
La force centrifuge permit à la farine et au son de tomber dans les archures, puis de descendre par une canalisation en bois dans la bluterie où ils furent séparés.

Enfin sa première farine voyait le jour!
Ambre n'avait jamais été aussi fière!

De la farine plein le moulin!
Elle avait passé tellement de temps à boire en taverne qu'elle en avait oublié son moulin!

Il ne lui restait plus qu'à mettre la farine dans les sacs en toile de jute blanche avec des rayures rouges et bleues.
Elle se mit au travail car elle devait livrer Jos.

Messages : 8 Date d'inscription : 12/11/2008

Sa journée lui semblait morose, était-ce l’absence de sa fiancée ou autre chose, il ne le savait mais ce qu’il savait c’est que rester trop en ce village lui était douloureux. Cela faisait maintenant 3 jours qu’ils étaient arrivés et il fallait repartir, vite très vite.

En cette journée, il avait envie de marcher, il reprit alors ce chemin, chemin que son pigeon avait à plusieurs reprises emprunté, chemin qui après quelques enjambées, menait dans une cabane cachée dans le bois.

Marchant en ressassant des pensées, au loin il eut l’impression d’entendre un bruit, un bruit se répétant sans cesse, ses pas le guidèrent alors vers ce bruit, un sourire grandissant quand il reconnu le son de la roue tournant, tout en reconnaissant le chant de l’eau d’une rivière, le moulin ne devait pas être bien loin.

Ne sachant si il serait le bienvenu, il n’alla pas directement vers ce qu’il pensait être le moulin, mais suivi le ruissellement de la rivière, une fois arrivé, il regarda l’endroit, reposant fut la première pensée qu’il eut, un regard circulaire, et à quelques pas sur sa gauche il pouvait apercevoir le toit du moulin. Retirant ses chausses, il se mit assis sur la berge, et laissa tremper ses jambes jusqu’à mi mollet dans l’eau.

Il finit par allonger son dos au sol, et regarder le ciel, se laissant bercer par le ronronnement de la roue du moulin.

Ambre avait fini de remplir tous ces sacs.
Elle passa son avant bras sur son front pour essuyer la sueur et se mit de la farine sans s'en rendre compte.

Elle avait chaud...très chaud... et décida d'aller au bord de la rivière.
Elle sortit toute farineuse et se dirigea vers son lieux préféré.

Quel fût son étonnement quand elle aperçut une silhouette de dos qui lui était familière.

Elle s'approcha sans faire de bruit puis lui masqua les yeux de ses mains.
L'homme ne sursauta point connaissant la douceur de ses mains.

Elle lui murmura : tu as fini par te résoudre à venir voir mon moulin...j'en suis heureuse.
Elle lui déposa un baiser sur la joue et l'invita à visiter l'intérieur.

Messages : 8 Date d'inscription : 12/11/2008

Perdu dans ses pensées, il ne pût dire le temps qu’il avait passé là, à regarder le ciel, apercevant quelques oiseaux, ne les reconnaissant point, repensant à ce moment qu’il avait passé à Saint Aignan à sa première visite, ses échanges de regards perturbés par le vol d’une petite grenouille sur sa tête, ou même ce bras de fer, achevé suite à un coup reçu dans son tibia, et toutes cette correspondance échangée cette phrase écrite "considérons le temps, ce temps qui nous éloigne comme notre ami, le lien qui nous unit, et peut être nous réunira".

C’est à cette instant, que sa vue devint noire, que des mains recouvraient son visage, ses mains, il les reconnu de suite, esquissant un léger sourire sur le visage en l’entendant lui murmurer de la suivre pour la visite…

Prenant une main dans la sienne, il tourna son visage vers elle, lui disant

Tu pensais que je repartirai sans venir voir ton moulin, ou même ta cabane, ou voir cet arc qui a fait de toi, cet archer reconnu…

Aussi se leva t’il, et la suivi vers le moulin, en ajoutant

Cela est mal me connaître alors, je suis lent, mais tout de même, viens montres moi ton antre…

Jamais je n'aurais eu une telle pensée....je sais qu'il te faut du temps mais que tu arrives quand même...

Elle commença la visite par le moulin, on comprenait en la voyant expliquer son fonctionnement et le temps de réflexion à devenir meunière, que son métier, elle avait murement construit, comme si elle avait mis toute son énergie dans sa réussite.

Ambre se devait de prouver qu'elle avait au moins un domaine dans lequel elle était sûre d'elle, sans jamais s'y poser de questions.

Elle ne savait trop comment débuter le sujet les concernant et préféra le laisser admirer son travail...pour ne pas, une fois de plus, le meurtrir.

Messages : 8 Date d'inscription : 12/11/2008

Ils commencèrent la visite du moulin, le battoir enfin ce que toto pensait être un battoir, écrasait les grains de blé, cela faisait un raffut de tous les diables, ils pouvaient à peine parler, juste échanger quelques regards.

Il fallait qu'il trouve le moyen de lui parler, de parler de ce passé, de lui parler de sa vie, mais le bruit était trop fort, enfin après la visite de l'endroit, elle l'emmena dans un endroit très blanchâtre, mais l'air qu'il respirait contenait de la poussière de farine, il pensa que cela ne devait pas être facile pour Ambre de travailler ainsi.

Mais l'endroit était plus calme, quelques sacs gisaient de ci de là, il inspira un grand coup, et la regarda

Ambre, il me faut te parler

Ambre savait que ce moment devait arriver.
Elle ne le laissa point continuer et prit la parole,en lui tenant la main et le regardant.

Cher Tot', je sais que je suis importante à tes yeux, mais ne gâche pas ton avenir avec Mad pour moi.
Je n'en vaux vraiment pas la peine.

On pouvait lire dans ses yeux qu'un lourd secret lui pesait.
Ne pouvant plus sortir un mot, elle baissa le regard, et il reprit le flambeau.

Messages : 8 Date d'inscription : 12/11/2008

Il n’eut point le temps de finir qu’elle l’arrêta, elle avait donc elle aussi à lui parler, leurs mains étaient serrées leurs regards croisés. Son regard si franc, si profond paraissait soudain différent, que se passait-il, il reprit alors la parole d’une voix un peu agacée

Ambre, ma dresseuse de grenouille, ne redit jamais que tu n’en vaux pas la peine, non jamais.

Il inspira profondément, puis ajouta

J’aime Mad plus que tout, je ne veux pas la perdre, mais je ne veux pas que toi tu te perdes non plus.

Il ne savait pas ce qu’il lui arrivait, mais il voyait son mal être et cela le peinait plus que tout, il l’entraîna sur le derrière du moulin, par une petite porte qu’il aperçut.

Ambre resta étonnée des paroles entendues...elle savait pourtant qu'il avait compromis sa relation avec Mad en lui avouant ce qu'il ressentait pour sa dresseuse de Grenouille.
Elle se laissa entrainer sur le derrière du moulin, sans mot, elle attendait de comprendre ce changement soudain.

Messages : 8 Date d'inscription : 12/11/2008

Arrivés à l’extérieur, il découvrit un endroit agréable et aménagé, un banc de pierre sous un arbre, et quelques rayons de soleil filtrant, il l’incita à venir s’asseoir auprès de lui. Elle n’avait pas repris la parole depuis qu’il lui avait dit ces derniers mots, il s’en inquiéta aussi, reprit-il

Tu sais,

Il tourna le visage vers elle, pour voir ses yeux, et pouvoir percevoir ce qu’elle ressentait, ce qu’il y lisait pour l’instant était de l’incompréhension

Je ne peux nier mon attirance pour toi, et ce depuis longtemps, mais tu as ta vie ici, je ne veux faire de mal ni à toi, ni à chou, ni à Mad, j’ai longtemps fait souffrir

Il repensa alors à Lani, qui s’était laissée mourir de chagrin, et soupira, pensant que s’effacer était la meilleur des solutions

Aussi, je vais prendre la route, et ce au plus vite, tu restera à jamais ma dresseuse de grenouille, et me souviendrai de chaque moment passé auprès de toi

Il avait pris conscience que perdre Mad, le rendrait malheureux, et ferait de lui, une enveloppe charnelle vide.

Il se tut alors, la regardant, prenant sa main et ajoutant

Promets moi de prendre soin de toi,

Elle savait que sa décision était sage, et que c'était la meilleure des solutions.
Ambre n'aurait pu le combler, très investit dans sa relation avec Chou, et l'aurait surement fait souffrir.
Elle repensait à l'année parcourue, et se disait que celui qui ne l'avait jamais fait souffrir était bien son Namour.

Elle le regarda et dit:

Je te promets de prendre soin de moi...mais toi, promets moi de te donner corps et âme à Mad.
Elle le mérite et j'ai pu voir qu'entre vous, le bonheur était présent autant que l'amour.
Il vaut mieux une très grande amitié, qu'un amour gâché.
Tu auras toujours une place dans mon coeur.

Nous vous rendrons visite avec Chou, pour que vous nous fassiez découvrir Chinon.

A cet instant, elle ne savait pas si il accepterait leur visite et redoutait qu'il la refuse.

Messages : 8 Date d'inscription : 12/11/2008

Prunelles rivées dans les siennes attendant sa réponse, un voile d’inquiétude traversant son regard, il la savait fatiguée et un peu désorientée, mais ses mots le rassurèrent un peu. Un sourire se dessina même sur son visage quand elle proposa de venir les voir à Chinon.

Il prit alors la parole, sa voix était sure sans aucun tremblement quand il lui dit

J’ai compris que ma vie était avec Mad, jamais plus je ne me détournerai de ce chemin, et la chérirai autant que je le pourrai, et jamais ne la ferai souffrir, cela je te le promets.

Ces mots étaient sincères, plus jamais il ne regarderait ailleurs, il avait testé la peur de la perdre, et jamais il ne voulait que cela se reproduise.

Tu es une amie chère tu sais, et oui, notre amitié perdurera avec le temps.

Il lui fit un grand sourire, avant d’ajouter

Et oui nous vous attendrons à Chinon toi et ton compagnon, notre maison, enfin pour le moment elle n’est pas finie, vous accueillera et vous pourrez y séjourner aussi longtemps que vous le souhaiterez.

Regardant autour de lui, il vit les stères empilés et la regarda

Me faudrait peut être les charger tu en penses quoi ?

Contente de l'entendre se ranger lui aussi, elle reprit le sourire, l'ambiance étant à nouveau détendue, elle ajouta

Je ne sais quand nous pourrons venir, j'ai écrit à mon parrain lui annonçant notre venue d'ici peu, mais dès que nous le pourrons, c'est avec joie que je viendrais découvrir votre paradis.

Suivi le regard de Tot' vers les stères empilés et se mit à rire en entendant qu'il devrait les charger.

hum...tu vas les charger sur ton dos??
Il me semble ne pas voir la carriole où les déposer

Messages : 8 Date d'inscription : 12/11/2008

Il vit alors son sourire et en fut ravi, sa tristesse lui faisait peine, il ne supportait pas de voir ses amis tristes, il acquiesça de la tête au sujet de leur visite, répondant

Notre demeure vous sera toujours ouverte, prévenez nous juste à l’avance, avec Mad nous aimons les voyages….

Il finit par éclater de rire à ses dires, lui un manchot de surcroît, cela n’allait point être simple de charger cela, et de plus sur son dos.

Bon alors je vais aller au village, et revenir avec ce qu’il faut tu veux bien, doit bien y avoir de quoi transporter ces stères, peut être pas toutes car Quinine ne pourra tirer tout cela, mais nous reviendrons chercher le reste, ou quand vous viendrez tu me les apportera

Il attendit son acquiescement, et fila rapidement au village chercher une chariote…

Au village

L’affaire ne fut pas simple ces paysans voulaient se faire des écus sur le dos de Toto, vendant à prix d’or des charrettes en mauvaise état, enfin, il trouva un vieux paysan qui accepta de lui céder pour quelques écus ce qu’il appelait un charrette…

Son moulin...sa fierté Charette

Il alla chercher Quinine et l’attela, tout en se demandant ou allaient voyager ses amis…il s’en retourna au moulin

Ambre vit Tot' revenir avec Quinine attelée étrangement...
Elle se demandait comment il allait pouvoir mettre toutes les stères...
Elle se dirigea vers lui en souriant.

Puis ils se mirent tout deux à charger le bois.

Les stères furent toutes mises ! Placées comme elles l'étaient, elles ne risquaient pas de tomber.